Ondes
Ce n'est qu'un rond dans l'eau, presque rien, juste une onde
Qui s'ouvre et s'élargit, pour s'effacer bientôt,
Puis, né sous le baiser de la pierre féconde,
Se propage et se perd au sillon des bateaux.
Ainsi passent nos jours, comme la feuille blonde
Livrée au vent d'autant par la dent du râteau,
Qui ne laisseront rien à l'ultime seconde:
A peine un nom jeté au dos d'une photo
Contre l'oubli glaçant il les point de pelisse.
Nul n'y songe vraiment lorsque la chair est lisse
Et que les ans se rient des reflets du miroir
Mais tant que tu souris à la beauté du monde,
Pour que s'apaise enfin mon âme vagabonde
Redis mon nom, parfois, lorsque revient le soir.
Lors discret souvenir, blotti sur ton épaule
Je me ferai léger, un souffle qui te frôle,
Chuchotant ma chanson de tendresse et d'espoir...